Dans une précédente réflexion, nous avons présenté quelques actions que les médias sont susceptibles d’entreprendre pour contribuer activement à la vulgarisation de la littérature de jeunesse en Afrique Francophone. A la suite de ces propositions, que pouvons-nous en dire concrètement en ce qui concerne le Cameroun ? Quelles sont les médias qui, d’une manière plus ou moins active, font la promotion de la littérature de jeunesse au Cameroun ? Il est question dans cette réflexion d’esquisser une tentative d’évaluation du degré d’implication des médias autour de la littérature pour enfants au Cameroun et de faire des suggestions pour accroître leurs contributions.
La contribution des médias audio-visuels
Dans le cadre de la contribution des médias audio-visuels, nous pouvons citer en premier lieu la chaine Canal 2 International qui plus d’une fois a fait des sorties dans ce domaine. A titre d’illustration, la médiatisation du récent SALIJEY (Salon du livre de jeunesse et de la BD de Yaoundé) à travers son reportage qui a raisonné considérablement jusque hors des frontières du Cameroun. Aussi, la promotion se manifeste par l’invitation des acteurs clés à certaines émissions. A cet effet, l’Association Muna kalati a été invitée au programme Nous chez-vous, une invitation qui lui a permis de s’étendre sur ses réalisations et ses projets en cours.
A côté de Canal 2 international, la chaîne nationale CRTV (Cameroon Radio-Television) n’est pas en reste. Comme exemple, Armelle Touko et Nadine Mekougoum ont présenté leurs activités et productions aux émissions Twilight sur CRTV news et Cameroun feeling sur CRTV. Aussi, Sun Tv n’a pas manqué de se pencher sur la question. S’ensuit les contributions d’Alpha TV. Dans la même lancée, Dschang Tv quant à elle s’est particulièrement démarquée dans le cadre de la diffusion des activités de terrain de l’Association Muna kalati. Enfin, Balafon TV à travers l’émission Faut pas Zapper a manifesté un intérêt certain en rapport à Armelle Touko et son œuvre le petit garçon qui pleurait tout le temps.
Outre la télévision, il est important de noter que les radios ne sont pas restées en marge de cette action médiatique. Globalement, leurs promoteurs se sont intéressés à différentes activités des acteurs de la littérature de jeunesse en leur accordant des temps d’antenne. Dans cette veine, l’on peut rappeler les contributions de Radio RFI. Aussi le poste National de la CRTV ; Radio campus Yaoundé pour ce qui est de la ville de Yaoundé ; FM94 et FM 105, ABK radio pour ce qui est de la ville de Douala.
Presse et plateformes numériques
L’on ne saurait amorcer cette partie sans brandir le travail inestimable abattu par la revue Takam Tikou de la BNF ( Bibliothèque Nationale de France) en rapport avec la promotion de la littérature de jeunesse en Afrique en général et au Cameroun en particulier. A côté d’elle, Muna kalati à travers son site web et ses différents réseaux s’investit presque exclusivement à la promotion de la littérature de jeunesse à travers la publication des articles analytiques , des interviews des acteurs ; la couverture des événements ; la réalisation des conférences numériques, et bien d’autres initiatives.
Bien qu’il ne soit pas spécifiquement spécialisé dans ledit domaine, le média Cameroun tribune abat un travail que l’on se doit de mettre en branle . Ses différentes sorties ne laissent pas de marbre puisqu’elles sont assez variées. Dans cette perspective, les ateliers kalati de l’association Liens d’or ont bénéficié d’une certaine médiatisation. En outre, un accent particulier a été mis sur le Congrès international du livre jeunesse en Malaisie, une édition pendant laquelle des auteurs camerounais se sont démarqués. Il est impérieux de noter que les publications s’orientent aussi sur les sorties des auteurs et les nouvelles parutions.
A côté de ces plateformes, il ne faudrait surtout pas faire fi du travail abattu par Rfi à chaque fois qu’il s’agit de littérature de jeunesse au Cameroun. Cet engouement est déjà palpable par la contribution effectuée à travers ses blogueurs. Les maisons d’Editions Akoma mba et Adinkra ont bénéficié des reportages réalisés sur leurs activités. Par ailleurs, les sorties ponctuelles de Camer-be le café des mots, milliteraire ont eu un réel impact. Dans la même veine, la voix du Nkoat, le journal intégration, n’ont pas manqué de mettre en avant la plateforme Adinkra lorsque cette dernière remportait le prix IFC Label Innovation.
Pour une meilleure promotion de la littérature de jeunesse au Cameroun
Au regard de ce qui précède, il faut reconnaître que l’action médiatique autour de la littérature de jeunesse au Cameroun est louable. Nonobstant tout cela, il y a des possibilités avérées d’aller encore plus loin pour que l’impact du secteur soit davantage reluisant. Si tant est que la littérature de jeunesse suscite davantage d’intérêts, il est tout à fait légitime que des actions de médiatisation supplémentaires soient entreprises pour accompagner les acteurs. Dans cette logique, les événements de grande envergure tels que le SALIJEY pourraient bénéficier d’une couverture en direct des chaînes de télévisions. En outre, les acteurs de la littérature de jeunesse pourraient davantage être invités aux programmes les plus regardés, pour débattre des grandes problématiques, ce qui permettra de former et d’informer l’opinion publique.
Les médias devraient se ruer vers les acteurs de littérature de jeunesse avec la même teneur que celle constatée pendant la période du covid. Il faut peut-être le rappeler, ce n’est certes pas un secteur qui brasse des centaines de millions, toutefois, les enjeux sont énormes car l’avenir des enfants est en jeu. La presse écrite camerounaise gagnerait à aller encore plus loin et à suivre les évènements de terrain des structures et associations telles que Muna Kalati ; Adinkra ; Liens d’or ; Reading Classroom pour ne citer que ces dernières. Elle aura dès lors de la matière pour produire des contenus sur les activités ludo-éducatives destinées à un public jeune. La liste des propositions est loin d’être exhaustive, car en fonction des circonstances, il est possible d’avoir de nouvelles idées.
En définitive, notre préoccupation majeure dans cette réflexion était de faire un état des lieux sur l’action des médias dans le cadre de la promotion de la littérature de jeunesse au Cameroun. Nous avons constaté que des actions ont été menées tant par les médias audiovisuels que par la presse et les plateformes numériques. Toutefois, des suggestions ont été faites pour accentuer leur contribution. Nous ne prétendons pas avoir fait le tour de la question, n’hésitez donc pas à donner votre avis en commentaire car une seule main ne ficelle pas un paquet.