Pour la première fois dans la ville de Dschang, s’est tenu un atelier de lecture plaisir pour enfants et adolescents 15 juillet au 23 aout 2019.  Plus déterminé que jamais, la dynamique équipe de l’association Muna Kalati a fait quelque chose d’unique à l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang. Quelque 07 encadreurs ont accompagné une vingtaine d’enfants âgés entre 02 et 16 ans pendant plus d’un mois, les Mercredi, Vendredi et samedi de 11h à 14h.

Pour que le métier d’écrivain jeunesse acquiert une légitimité culturelle, il faut que la critique les étudie, que l’université les consacre, que des chercheurs les analysent. Contrairement à d’autres minorités qui se définissent par la langue, le genre, la religion, le handicap, (etc.), les enfants, minorité transitoire, ne se constituent pas en lobby, mais dépendent entièrement de leurs porte-parole adultes. Surgit donc la question attendue : qu’est-ce qui pousse à écrire pour les enfants, dans ce « territoire littéraire à faible valorisation institutionnelle et à forte surveillance idéologique » ?

Dans cette analyse, je présente brièvement trois initiatives contemporaines de diffusion-distribution de l’édition jeunesse africaine (camerounaise) sur les marchés occidentaux : celle d’Afrilivres, de l’Oiseau Indigo et de l’Alliance Internationale des Editeurs Indépendants. Pour faciliter une meilleure circulation des livres africains, nous proposons la création d’une centrale en Afrique qui soit un point de convergence des ouvrages des éditeurs africains et une structure de distribution au Nord, qui soit un espace de vente et une vitrine des littératures africaines. Cette structure devrait être soutenue au départ par les pouvoirs publics.

Du 2 au 11 août 2019, Christian Elongué, directeur éxécutif de Muna Kalati, a présenté une communication sur la (re)présentation et la promotion de la littérature pour enfants et jeunes adultes au Cameroun, lors d’un événement panafricain baptisé « Année du retour et du voyage en Afrique » (YORTC) à l’Institut de gestion et d’administration publique du Ghana.

Es tu un étudiant ? Es tu un universitaire ou chercheur en littérature africaine ? Dans le cadre d’un travail, t’es t-il déjà arrivé de faire des recherches sur la littérature jeunesse africaine ?
Peu importe le maillon de la chaine de l’édition jeunesse qui t’intéresse, tu trouveras toujours très peu d’articles scientifiques ou d’analyses portant sur cette filière. La majorité des articles existant portent sur la France et les réalités qui y sont décrites ne correspondent pas avec ton environnement local. Frustré, tu n’as que deux alternatives : copier, coller puis reformuler ce qui est dit sur la France pour adapter cela à ton contexte africain ou alors, conduire toi-même des recherches et observations pour produire des informations fraiches qui reflètent le terrain. Quelle approche choisiras tu ?
Dans cet article, je me penche sur cette question, celle de la faible documentation scientifique sur le livre d’enfance et de jeunesse. Puis j’invite les institutions en charge de la promotion du livre à investir dans l’étude, la consécration et la légitimation du livre jeunesse local.

Bien qu’ils reconnaissent le potentiel économique, ludique et éducatif du numérique, les acteurs de la chaine du livre au Cameroun, sont peu ou pas formés à l’usage du numérique et sont découragés par les couts exorbitants d’accès à internet, les problèmes d’électricité (ENEO) et de maintenance du matériel informatique. Le SMS et Facebook sont les moyens de communication les plus sollicités.

La revue Takam Tikou, depuis des décennies, a été consistante dans sa couverture de l’actualité et de la documentation du livre jeunesse dans l’espace francophone. Porté par une équipe engagée, dévouée et passionnée par l’enfance et la lecture, ce projet doit perdurer et servir d’inspiration pour la création de centre nationaux dédié à l’étude et l’analyse du champ littéraire pour la jeunesse, surtout en Afrique francophone.