Si se construire à l’esprit l’idée des bandes dessinées sans images relève d’une absurdité, sommes-nous déjà posé la question de savoir quelle est leur valeur réelle? Il est vrai que plusieurs réflexions ont été réalisées sur la valeur de l’illustration dans les bd, à l’instar de celle de Narcisse Fomekong à savoir « le paratexte reste lorsque le lecteur a tout oublié », lequel article s’intéresse particulièrement à ce qui entoure le texte, le paratexte. Cet angle d’analyse n’est pas le nôtre car, il s’engage à dégager les différentes fonctions que remplit l’illustration qui accompagne le texte.
L’image, facteur d’effritement de la barrière linguistique
La non maîtrise d’une langue rend impossible la communication entre les interlocuteurs. Cette réalité, la bd l’a bien assimilé. Ceci est d’autant plus vrai qu’une image contient une forte charge émotionnelle, qui facilite la transmission d’un message, rien qu’en la (image) visualisant sans l’usage de mots. Ainsi, l’image revêt un caractère universel et s’appuie sur une intuition instantanée qui fait appel à une réflexion de la part du lecteur[1]. L’universalité de l’image est encore plus exacte lorsque retentit dans notre esprit une pensée riche et évocatrice de Confucius qui stipule qu ‘ « une image vaut mille mots »[2]. On le voit, une image parle d’elle- même, rend étanche les frontières linguistiques qui ont tendance à obstruer les échanges interpersonnels. L’illustration qui suit le démontre aisément. On peut y lire l’émerveillement, la joie que ressent un jeune garçon suite à l’ouverture d’un livre :
Source : https://bookdash.org/books/an-unexpected-adventure/
L’image amplifie l’expressivité
Les bd ont ceci de spécial qu’elles associent les textes et les images. Ces deux entités sont complémentaires de telle sorte qu’elles se servent mutuellement. C’est-à-dire que l’image apporte une valeur ajoutée au texte. Ce qui le rend davantage intéressant et encore plus expressif. Il est possible de l’observer sur l’image ci-dessous qui laisse entrevoir la contrariété de Daisy, une poule qui rêve de voler comme des oiseaux :
Source:https://bookdash.org/books/amazing-daisy-by-nozizwe-herero-siya-masuku-and-leona-ingram/
L’illustration, outil de contextualisation
Situer le cadre, le contexte où se déroule l’action est essentiel pour cerner la trame de l’histoire. L’illustration dans les bd se charge de le faire. En effet, sa présence remplace la description de l’action, elle la situe dans un espace, un temps et un lieu précis comme c’est le cas de la bd Brave Bora, où à travers des images qui figurent sur le mur à l’instar de la croix , le cœur, l’estomac et les poumons qui nous font deviner tout de suite que l’action se déroule dans un hôpital :
Source : https://bookdash.org/books/brave-bora/
En résumé, l’on conclut que les illustrations dans les bd représentent l’âme même de ce genre littéraire en le rendant non seulement plus intéressant mais aussi en donnant vie à l’histoire.
[1] Langlois richard, 1997, « Education et bande dessinée », Québec français, (26), p22.
[2] https://citations.ouest-france.fr/citation-confucius/image-vaut-mille-mots-27568.html.