La littérature de jeunesse est d’une importance capitale qui n’est plus à démontrer, tant elle renferme des informations, des connaissances mais aussi des histoires susceptibles d’enrichir intellectuellement les jeunes qui ont le courage, voire la volonté de s’y intéresser.
Cette littérature particulière est semblable à un trésor enfoui sous une terre aride ; tant qu’on ne creuse pas ce sol il est impossible de découvrir le trésor qui s’y cache.
De ce fait, tant qu’un enfant n’ouvre pas un livre de jeunesse pour le lire, il ne saurait découvrir la richesse qui s’y cache. En tant qu’élément incontournable de l’existence et de l’épanouissement intellectuel et social des jeunes, la littérature de jeunesse est semblable à une manne pour ces derniers, ayant pour but ultime de leur apporter la lumière de la connaissance, la lumière des cultures locale et universelle. Celle-ci contribue à installer chez le jeune qui s’en abreuve une infrastructure déterminante, une fondation solide sur laquelle viendra se greffer une superstructure théorique et pratique de qualité, qui déterminera sa manière d’être et son devenir.
Le livre de jeunesse et l’accès au statut d’homme par l’exercice de la pensée
L’éducation est un puissant facteur d’humanisation et de socialisation de l’homme, en lui donnant accès à la culture, à la connaissance, au savoir. A cet effet, l’accès des jeunes à la connaissance humanisante ne saurait être efficace en l’absence de la littérature de jeunesse. Au-delà de l’éducation reçue à la maison ou en famille, le processus d’instruction des jeunes doit aussi se fonder sur des livres, précisément des livres de jeunesse, qui viennent en supplément à l’éducation familiale, pour ouvrir ces jeunes aux réalités de leur société et de l’humanité.
Par de-là le fait que les livres scolaires conventionnels aident les jeunes enfants à être dotés des capacités humanisantes que sont la lecture, l’écriture, le calcul et l’expression orale courante, il est sans doute judicieux de familiariser ces derniers avec la littérature de jeunesse, qui a le pouvoir de faire d’eux les maîtres de leur propre pensée, à travers les histoires et les morales qui y sont contenues. Cela entre en conformité avec la vive interpellation de Kant « Sapere aude ! », c’est-à-dire, « Ose penser ! ».
Ainsi, la faculté qu’offre la littérature de jeunesse au jeune d’exercer sa pensée et de nourrir son imagination le plonge pleinement dans la jouissance de sa condition humaine. Car, au sens d’Ebénézer Njoh Mouellé, est sous homme, l’individu qui est inapte à penser par lui-même, qui accuse un défaut de culture et d’esprit critique. Le livre de jeunesse sort le jeune de l’obscurité de l’ignorance pour le conduire vers la lumière de la connaissance et de la pensée personnelle. On comprend pourquoi Voltaire disait que « la lecture agrandit l’âme ».
L’amélioration des compétences scolaires par la littérature de jeunesse
Le contact quotidien avec la littérature de jeunesse améliore les compétences scolaires et sociales du jeune qui se prête à ce loisir. Ce dernier se distingue facilement de ceux qui ne lisent pas. Le jeune féru de lecture est cultivé, pertinent et éloquent dans sa façon de s’exprimer ; il a la parole facile. Les livres de jeunesse, quand ils sont lus, améliorent les capacités intellectuelles, communicationnelles et rédactionnelles du jeune. Il maîtrise mieux l’orthographe des mots, les accords grammaticaux, les conjugaisons ; il découvre de nouveaux mots et expressions qui enrichissent son vocabulaire.
Il est déplorable de voir des élèves des classes du second cycle de l’enseignement général (2nde, 1ière et Tle) commettre les mêmes fautes d’orthographe et de grammaire, ainsi que d’avoir les mêmes difficultés de lecture et d’expression que d’autres élèves du premier cycle, par défaut de lecture.
La littérature de jeunesse, favorise également l’ouverture du jeune sur le monde.
La littérature de jeunesse : Une puissante ouverture sur la société et le monde
S’abreuver de la littérature de jeunesse c’est se parachuter dans la société et le monde. C’est accéder à la connaissance, à la culture, à la civilisation locale et planétaire. C’est également découvrir le monde et l’avoir à sa portée. En effet, le contenu d’un livre de jeunesse amène le jeune à voyager sans se déplacer, à parcourir le monde par le simple biais de la pensée, de l’imagination.
La littérature de jeunesse combat l’autarcie, le renfermement sur soi, et favorise l’ouverture au monde, l’ouverture à l’universel. A travers d’elle, le jeune accède à une civilisation, à une culture dont il n’avait jamais eu connaissance auparavant, et dont personne ne lui avait encore peut-être parlé. C’est d’un enrichissement sans précédent pour le jeune qui découvre non seulement sa propre société, sa propre culture, mais aussi celle des autres, celle de ceux qui ne sont pas de la même race ni de la même langue que lui, et qui sont à des milliers de kilomètres de là où il se trouve.
Par le seul fait le lire un livre de jeunesse, il sait ce qui se passe ailleurs, loin de lui, comme s’il y était. C’est pourquoi Ben Jelloun affirme qu’« Un livre c’est la naissance d’un voyage, le tracé d’un itinéraire ». Cette évasion du jeune au travers de la littérature de jeunesse forge en lui une forte capacité d’abstraction et de représentation, qui l’amènera plus tard à concevoir et à réaliser de grandes choses.
Par Guillaume Patrick ADILLY A SIADE, Enseignant de philosophie (Cameroun). Contact : +237694466966. E-mail : adillyasiade@yahoo.com
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