L’éradication de la pauvreté, la valorisation des atouts de la gent féminine, une croissance économique inclusive dans nos pays, peuvent-elles passer par le livre ? Les avis divergents et les conceptions varient. Pour le reste, les enjeux restent de taille pour la jeune génération. Est-ce qu’un livre peut changer de tels paradigmes ? Voilà la question à laquelle les participants au 11eme Muna Kalati Talk ont proposé des réponses.
Le panel était composé de :
- Hamdiya katchirika, Entrepreneuse, Blogueuse et Fondatrice de l’association Empower Ladies
- Kifayat MOROU, Présidente de l’Association Be a Blessing
- ABOTSI Kodjo Mawulom, Enseignant et Secrétaire Général de l’ONG International Youth Fellowship-CAMEROUN
Inclusion : Qu’entendons-nous par l’autonomisation de la femme ?
L’autonomie se définit comme la capacité à se gouverner soi-même : entre indépendance d’esprit et liberté retrouvée, l’autonomie s’articule autour de trois grands domaines : l’habitat, l’alimentation et le partage.
Les femmes apportent une contribution énorme à l’économie, pourtant, elles restent aussi touchées de manière disproportionnée par la pauvreté, la discrimination et l’exploitation. Les rendre autonomes revient donc à favoriser leur indépendance financière. Devenir autonome, c’est acquérir peu à peu une forme de contrôle sur soi-même et sur sa vie.
L’indépendance des pratiques qui les rendent esclave, est un élément essentiel de la confiance en soi. Pour y parvenir, les femmes ont besoin d’être éduquées, d’où l’importance de l’alphabétisation des femmes.
Nous n’ignorons pas les bienfaits insoupçonnés de la lecture.
Nos panélistes confirment que lire des livres améliore le vocabulaire, le raisonnement, la concentration et la pensée critique, et que la littérature stimule la découverte de soi, droits et devoirs. À voir la percée des femmes de nos jours, nous confirmons que le livre y a contribué de manière significative. “Celui qui détient la connaissance détient le pouvoir. On ne peut qu’apprendre en lisant” selon Hamdiya katchirika
Les avantages de la lecture en lien avec l’autonomisation des femmes
De plus en plus, les recherches démontrent que la lecture stymule et accélère l’autonomisation de la femme de plusieurs façons :
- Lutte contre l’illettrisme
De nos jours, avec le décollage de l’alphabétisation dans la plupart des pays africains et l’accès des femmes aux études supérieures, les mentalités évoluent. En effet, les personnes instruites, éloquentes et ayant des connaissances sur plusieurs sujets différents ont plus de chances d’être promues pour ainsi faire évoluer leur carrière bien plus que ceux qui ne lisent pas.
2. L’auto-formation
Les femmes peuvent se former dans divers domaines à travers le livre.
En effet, les livres regorgent de ressources à la portée de tout un chacun. Il suffirait de se servir, de piocher les connaissances et de profiter des bonnes habitudes d’autoformation. Les femmes peuvent se former à l’entrepreneuriat, sur le plan professionnel, s’outiller grâce aux livres pour demeurer compétitives sur le marché de l’emploi. La connaissance se trouve dans les livres. Les femmes y trouveront alors le parcours parallèle des femmes qui ont bravé la pression sociale de leur époque et inventé leur destin.
3. Développement personnel
Plusieurs livres instruisent sur le développement personnel, la confiance en soi, la prise d’initiative, etc. ; ces maux qui minent le monde des femmes de nos jours. Selon Kifayat MOROU “LIRE, façonne notre personnalité, notre façon de voir le monde et notre comportement”. C’est une activité qui permet d’être autodidacte.
. Les livres sont adaptés à chaque besoin de la vie allant de l’alphabétisation à l’autonomisation. Et donc, la lecture aidera la femme dans sa vie de tous les jours à avoir davantage confiance en elle et à exprimer de manière claire son avis et à appréhender plus sereinement les problèmes qu’elle rencontre. Plus on a de connaissances, mieux on est équipé pour affronter de nouveaux défis , car les livres développent notre imagination. Nous y trouvons la réponse à des questions existentielles internes aux femmes. Les femmes pourront donc trouver la force pour se forger une belle destinée au travers des livres : on peut dire que tout est gagné !
- Les femmes lisent-elles?
Le rapport au livre est complètement inversé : l’univers du livre est généralement considéré comme masculin et ce sont les hommes qui, en Afrique, lisent le plus mais aujourd’hui le lectorat se féminise.
Les femmes ne lisent pas seulement mais elles écrivent et éditent aussi des livres. Elles se retrouvent d’ailleurs dans la chaîne de la rédaction du livre et donc de l’industrie du livre.
Des recommandations
- Lire c’est bien, mais nous pouvons faire plus en mettant en pratique les découvertes qui ressortent de notre lecture.
- Le choix des livres sera en fonction de vos besoins personnels ainsi que de vos aspirations et domaines d’activités.
- Il est important d’encadrer la jeune fille dans le choix de bons livres de lecture.
- “La participation des parents dans la vie scolaire des enfants, notamment pendant la lecture, peut avoir une influence positive sur la réussite scolaire des filles” selon ABOTSI Mawulom
- Nous vous exhortons à prévoir un petit budget mensuel pour l’achat d’un livre, avoir un coin bibliothèque à la maison, faire du livre l’objet de vos cadeaux à vos enfants,
- Faire visiter les bibliothèques aux enfants, et laisser les enfants faire le choix des livres tout en faisant lire les enfants, en montrant l’exemple ,
- l’éducation sexuelle des enfants peut se faire avec le livre: “How to talk with your child about sexe ?”
Malgré que, l’apprentissage de la lecture et l’accès aux livres ont longtemps été réservés à une petite élite en majorité masculine, avec le décollage de l’alphabétisation dans la plupart des pays africains, le lectorat se féminise. La lecture devient donc pour beaucoup de femmes un pas vers l’émancipation. C’est alors par la lecture que les femmes pourront comprendre leur réel problèmes, héritage d’un lourd passé, afin de s’efforcer pour forger un avenir nouveau. Comme le disait Albert Mohler, “les leaders sont des lecteurs”