Pour que le métier d’écrivain jeunesse acquiert une légitimité culturelle, il faut que la critique les étudie, que l’université les consacre, que des chercheurs les analysent. Contrairement à d’autres minorités qui se définissent par la langue, le genre, la religion, le handicap, (etc.), les enfants, minorité transitoire, ne se constituent pas en lobby, mais dépendent entièrement de leurs porte-parole adultes. Surgit donc la question attendue : qu’est-ce qui pousse à écrire pour les enfants, dans ce « territoire littéraire à faible valorisation institutionnelle et à forte surveillance idéologique » ?