Le petit garçon qui pleurait tout le temps

Je suis le garçon qui pleure tout le temps.

Le garçon qui pleure, comme une Madeleine

Je mets les adultes mal à l’aise, même si je me cache dans les champs.

Ils écoutent quand même mes cris, mes pleurs de temps en temps.

Ils sont si insensibles, ils ne comprennent pas ma peine.

Ils ne me comprennent pas, ils ne me comprendront jamais.

Je pleure pourtant parce que je suis pur et ceci me fait plaisir.

Je pleure parce que, dans mon cœur, je veux cultiver l’amour.

Je pleure parce que je ne veux pas laisser la haine m’envahir.

En réalité, ils doivent être fiers de moi, car je ne suis pas un petit voyou.

Mais non ! ils me font des leçons de morale par-ci par-là.

« Un homme ça ne pleure pas », disent-ils en se battant les ailes.

Heureusement, je viens de rencontrer Soleil.

Il pleure comme moi, pourquoi ne deviendrons-nous pas amis ?

Quand je lui explique mon ressenti, je suis libre, car il me comprend.

Les grands pensent que pleurer fait de nous des éternels enfants.

Mais si Soleil cesse de pleurer, cela fera un boom.

Il pense, néanmoins, qu’il doit cesser de pleurer.

Il veut devenir un homme bon, fort et puissant.

La tristesse m'envahit : il est pourtant déterminé.

Par conséquent, il ne pleut plus.

Il fait sombre.

La pauvreté nous engloutit.

Le mode de vie devient compliqué.

Plus d’eau, plus de beaux paysages, plus de verdure, plus de belles fleurs.

Comment rétablir la situation ?

Comment sortir Soleil de son illusion ?

Comment rendre tout le monde joyeux ?

Parler, dialoguer, expliquer sera peut-être efficace.

Soleil est enfin convaincu et la situation est établie.

Comme quoi pleurer est extrêmement bien.

Mais vaut mieux ne pas pleurer tout le temps.

Il est surtout bien de pleurer de temps en temps.

Un poème inspiré du livre Le petit garçon qui pleurait tout le temps d’Armelle Touko  La parolière aux rythmes du cœur