Propos recueillis par Hermann Labou pour Muna kalati
Né en 1988 à Paris, Seydina Issa SOW est un passionné de BD. Après avoir obtenu son baccalauréat au Cours Sainte Marie de Hann à Dakar, il poursuit ses études supérieures à l’Université Paris Est Créteil où il obtient sa maîtrise en Administration et Echanges Internationaux. Il obtient également son Master en Commerce et Management des Affaires Internationales à l’Université Lille 1, et son Master en Marketing et Management des Affaires Internationales à l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar.
Malgré son parcours académique, Seydina ne perd jamais de vue sa passion et s’investit dans la production de BD en autoédition. Ainsi, il publie Sidy, les 3 volumes de Cayor, et Sadio qui est en cours de parution.
Bonjour Monsieur Seydina Issa Sow
Bonjour Monsieur Herman Labou
Qu’est ce qui vous a motivé à faire des illustrations pour les livres jeunesse?
Étant un grand amateur de BD et de manga, j’ai remarqué que ce que nous lisons nous vient de l’extérieur (mangas, BD franco-belge, comics). Alors, je me suis demandé pourquoi il n’y avait pas de BD africaines à notre disposition, des BD qui racontent nos histoires, traditions et cultures, une BD avec un personnage principal à travers lequel nos enfants et jeunes frères pourraient s’identifier. Au-delà de la passion, c’est cet absence de productions propres à l’Afrique qui m’a motivé à m’engager dans la BD.
C’est quoi le projet SIS illustration ? Quel est son impact dans votre pays et en dehors?
A l’origine, SIS Illustration était une plateforme digitale qui me permettait de partager mes créations. J’ai commencé par réaliser des portraits, puis je me suis focalisé sur la production de BD. Avec le temps, SIS Illustration est devenu ma marque de fabrique, ma maison d’édition. Je ne pense pas qu’il ait un impact particulier au Sénégal et en dehors, mais SIS Illustration permet d’éditer des BD (4 BD déjà éditées) et de promouvoir les jeunes talents, auteurs de BD.
Parlez-nous du Manga Cayor
Cayor est un manga africain inspiré de l’histoire du Sénégal qui raconte le parcours d’un jeune prince déchu par son oncle, ce dernier ayant accédé au trône par coup d’État. Avec mon œuvre, j’ai voulu mêler histoire (le Cayor étant un ancien royaume du Sénégal) et fiction. Vous y verrez des références historiques avec des personnages ayant réellement existé (Kocc Barma Fall, Birame Fall, Demba Fall), mais vous y verrez aussi beaucoup de fiction avec des personnages issus du folklore africain (Kouss Kondrong, le kankourang).
Quels sont vos projets en ce qui concerne la bande dessinée en Afrique?
Mes projets tournent autour de la vulgarisation de la culture africaine à travers la BD. Les cultures et les traditions africaines sont riches d’enseignements, alors je souhaite partager toutes nos valeurs avec le reste du monde. A terme, j’aimerais que la BD et le manga africain soit aussi populaire que ce qui se fait au Japon, en Europe ou en Amérique.
Un dernier mot?
J’aimerai juste dire aux jeunes Africains de croire en leurs rêves et de se donner les moyens de les réaliser, car rien n’est hors de portée dans ce bas monde. Aussi, j’aimerai attirer l’attention de tout un chacun sur l’importance et la richesse de la culture africaine.